Freundeskreis Navarrenx - Rheinstetten
Gesamtansicht des Lagers vom Wasserturm in südöstliche Richtung aufgenommen. Im Hintergrund erhebt sich die Bergkette der Pyrenäen.
Vue générale du camp prise depuis le château d'eau en direction du sud-est. En arrière-plan se dresse la chaîne de montagnes des Pyrénées.
„Spät nachmittags kamen wir in Oloron an, von wo uns Camions in kurzer Fahrt ins Camp de Gurs brachten. Es regnete. Der größte Teil des Gepäcks wurde gesondert gefahren. Dies brachte bedauernswerte Schwierigkeiten insofern, als es viele Wochen dauerte, bis es gelungen war, den Eigentümern ihre Koffer und sonstigen Habseligkeiten aus dem zu einem hohen Berg aufgestapelten Gepäck auszusuchen. Viele Sachen blieben vermisst; bei vielen konnten die Besitzer nicht ermittelt werden. Besonders schmerzhaft waren jene Verluste, die dadurch entstanden, dass das Gepäck im Freien lag und dem Regen ausgesetzt war. Es war bereits dunkel geworden, als die Autos vor den Ilots (Blocks) hielten. Da standen sie, die Unglücklichen, die Vertriebenen nun bald in den Baracken, die ihre Unterkunft werden sollten auf unbestimmte Zeit. Werden es Monate, Jahre sein? Vom Regen durchnässt, frierend, von der langen beschwerlichen Bahnfahrt erschöpft, schauten sich die Menschen in den leeren Baracken nach einer Möglichkeit um zum Sitzen oder zum Liegen. Keinerlei Sitzgelegenheit bot sich ihnen. Am Boden Strohsäcke oder Stroh oder gar nichts! Auf ihrem Gepäck sitzend – soweit sie solches hatten – verbrachten viele, darunter über 70-und 80jährige Männer und Frauen, diese erste Nacht im Camp, körperlich und seelisch zerrüttet“. (Zitat eines Gefangenen)
Weihnachtskarte aus Gurs (Bild eines unbekannten Künstlers).
Carte de Noël de Gurs (image d'un artiste inconnu).
Eingang der heutigen Gedenkstätte
Entrée de l'actuel mémorial
Informationspavillon der Gedenkstätte Camp de Gurs
Pavillon d'information du Mémorial du Camp de Gurs
Jüdische Gräber auf dem Friedhof des Camp de Gurs.
Tombes juives dans le cimetière du camp de Gurs.
Nous disposons de nombreuses lettres et de témoignages bouleversants sur la situation à Gurs, les conditions d'hygiène catastrophiques et la nourriture insuffisante. Le chargé d'une organisation humanitaire suisse, R. Olgiati, qui a visité le camp de Gurs le 16 janvier 1941, a résumé ses impressions dans un rapport détaillé immédiatement après sa visite :
« Les baraques basses en bois sont de construction très primitive, avec des murs non étanches, un sol perforé. A l'origine, ils n'avaient pas de fenêtres et aujourd'hui encore, peu d'entre eux ont ce luxe, de sorte que les détenus se trouvent toute la journée dans l'obscurité totale, les rares lampes électriques disponibles n'étant allumées que le soir pendant quelques heures. Les rares possibilités de se laver se trouvent à l'extérieur des baraques et sont très souvent défectueuses, gelées par le froid. Les W.C. se trouvent également à l'extérieur des baraques et sont des cabanes à moitié ouvertes avec des baquets, comme on en voit sur les chantiers. Le pire, c'est le sol argileux, transformé par les nombreuses pluies de la région et les nombreux passages, en une mer de boue, souvent impraticable, qui rend la sortie des baraques impossible pour les personnes âgées et les faibles. Les conditions de santé et d'hygiène qui en résultent sont indescriptibles ».
Ceux qui dépendaient uniquement de la nourriture du camp périssaient en quelques mois. Selon les calculs des médecins, la nourriture quotidienne contenait environ 800 calories (sachant qu'un adulte qui ne travaille pas a normalement besoin de plus de 2000 calories) et se composait de 300 grammes de pain, de 60 grammes de viande (os compris) et, deux fois par jour, d'une fine soupe de carottes avec de maigres ajouts de nude. La malnutrition, les épidémies et le froid exceptionnel ont fait de nombreuses victimes. Le camp fut fermé en novembre 1943 par les autorités de Vichy ; les détenus restants furent transférés au camp de Nexon. En 1944, le camp fut à nouveau ouvert pour y détenir des opposants au régime. Après la libération, le camp a été utilisé pour détenir des collaborateurs et des prisonniers de guerre allemands.
Il a été fermé en 1946, puis démantelé. Une forêt a été plantée sur la plus grande partie du terrain - le souvenir de ce camp, qui avait été constamment sous administration française, devait être occulté. En 1947, d'anciens internés de retour à Gurs décidèrent de donner une sépulture digne à leurs camarades enterrés en terre étrangère. Sous l'impulsion du maire de Karlsruhe, Günther Klotz, ainsi que du président du Conseil supérieur des Israélites de Bade, Otto Nachmann, et de son fils Werner, un appel à l'aide fut alors lancé aux collectivités du Land de Bade. Du printemps 1961 à l'automne 1962, un cimetière a été érigé selon les plans du service de planification de la ville de Karlsruhe pour les 1270 citoyens et citoyennes juifs du Pays de Bade et du Palatinat enterrés ici. Les Länder du Bade-Wurtemberg, de la Rhénanie-Palatinat et de la Sarre s'engagent pour la préservation du cimetière.
Depuis 1994, le site du camp est un mémorial national qui a pour but de perpétuer le souvenir de l'histoire du camp et de ses occupants (réfugiés, résistants et juifs allemands), de tous ceux qui ont été maltraités et assassinés. Il est géré par l'Amicale du camp de Gurs, dont le siège est à Pau. L'accès au site est libre.
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)
Innenraum der nachgebauten Wohnbaracke. Hier lebten ca. 60 Personen auf engstem Raum zusammen.
Intérieur de la baraque d'habitation reconstituée. Environ 60 personnes y vivaient ensemble dans un espace très restreint.
Die Künstler Julius C. Turner, Max Linger, Lou Albert-Lasard, Leo Breuer und viele andere hielten das Lagerleben in ihren Bildern fest.
Les artistes Julius C. Turner, Max Linger, Lou Albert-Lasard, Leo Breuer et bien d'autres ont immortalisé la vie du camp dans leurs tableaux.
In den nachgebauten Baracken geben die Pianistin, Mélina Burlaud, und die Sängerin, Claire Beaudouin, Konzerte mit den in Gurs komponierten Partituren
Dans les baraques reconstituées, la pianiste, Mélina Burlaud, et la chanteuse, Claire Beaudouin, donnent des concerts avec les partitions composées à Gurs.
« Nous sommes arrivés en fin d'après-midi à Oloron, d'où des camions nous ont rapidement conduits au camp de Gurs. Il pleuvait. La plupart des bagages ont été transportés séparément. Cela a entraîné des difficultés regrettables dans la mesure où il a fallu de nombreuses semaines avant que les propriétaires ne parviennent à choisir leurs valises et autres effets personnels parmi les bagages empilés en une haute montagne. De nombreux objets sont restés manquants, et pour beaucoup d'entre eux, les propriétaires n'ont pas pu être identifiés. Les pertes dues au fait que les bagages se trouvaient à l'extérieur et étaient exposés à la pluie étaient particulièrement douloureuses. La nuit était déjà tombée lorsque les voitures se sont arrêtées devant les ilots (blocks). Ils étaient là, les malheureux, les expulsés, bientôt dans les baraques qui allaient devenir leur logement pour une durée indéterminée. Seraient-ils des mois, des années ? Trempés par la pluie, transis de froid, épuisés par le long et pénible voyage en train, les gens cherchaient dans les baraques vides une possibilité de s'asseoir ou de s'allonger. Aucune possibilité de s'asseoir ne s'offrait à eux. Au sol, des sacs de paille, de la paille ou rien du tout ! Assis sur leurs bagages - pour autant qu'ils en aient - beaucoup d'entre eux, dont des hommes et des femmes de plus de 70 et 80 ans, ont passé cette première nuit dans le camp, « brisés physiquement et moralement ». (Citation d'un prisonnier)
Le cimetière de Gurs est le plus grand cimetière de déportés du sud de la France et fut, sous le nom de « Camp de Gurs », le plus grand camp d'internement construit en 1939 dans le sud de la France, au pied des Pyrénées, près de la frontière espagnole. Prévu à l'origine pour héberger les soldats de l'armée républicaine - les Brigades internationales antifascistes - après la fin de la guerre civile espagnole, les groupes de personnes les plus divers y furent bientôt détenus pour des raisons politiques et racistes jusqu'en 1943. Au total, plus de 60.000 personnes ont été internées à Gurs. Entièrement aménagé, il mesurait 79,6 hectares et était entouré de barbelés. Des « îlots », composés chacun de 25 à 30 baraques, ont été clôturés sur le terrain. Les hommes et les femmes étaient logés séparément. Ce camp est surtout connu dans le sud-ouest de l'Allemagne en raison de la déportation ultérieure des Juifs d'Allemagne. Presque toute la population juive allemande du Pays de Bade, du Palatinat bavarois et du Palatinat sarrois a été transportée à Gurs en octobre 1940 par les nationaux-socialistes et leurs collaborateurs français.
Pour de nombreux déportés, Gurs n'était qu'une étape vers les camps de concentration de l'Est. À partir de mars 1942, le chef du service des Juifs de la Gestapo et mandataire d'Eichmann en France, Theodor Dannecker, organisa des transports vers Auschwitz, Lublin-Majdanek, Sobibor et d'autres camps d'extermination, où la plupart furent assassinés peu après leur arrivée. Le premier transport a quitté Gurs le 6 août 1942 et s'est dirigé vers l'est via Drancy près de Paris « pour une destination inconnue ». À partir de 1941, il y eut également des transferts occasionnels de Gurs vers d'autres camps français. Ainsi, au printemps de la même année, des familles nombreuses sont arrivées dans les camps de Rivesaltes ou du Récébédou, ce qui a permis à l'O.S.E. (Oeuvre de Secours aux Enfants), une organisation humanitaire juive, de sauver plusieurs centaines d'enfants de ces camps.
Der Friedhof von Gurs ist der größte Deportiertenfriedhof in Südfrankreich und war als "Camp de Gurs“ das größte Internierungslager, das 1939 in Südfrankreich am Fuße der Pyrenäen nahe der spanischen Grenze errichtet wurde.
Ursprünglich für die Unterbringung von Soldaten der republikanischen Armee – der antifaschistischen Internationalen Brigarden – nach dem Ende des spanischen Bürgerkrieges vorgesehen, wurden bald unterschiedlichste Personengruppen aus politischen und rassistischen Gründen bis 1943 dort festgehalten. Insgesamt waren über 60.000 Menschen in Gurs interniert. Voll ausgebaut maß es 79,6 Hektar und war von Stacheldraht umgeben. Auf dem Gelände wurden nochmals „kleine Inseln“ (îlots) abgezäunt, die aus jeweils 25 bis 30 Baracken bestanden. Männer und Frauen waren getrennt untergebracht.
Bekannt wurde dieses Lager vor allem in Südwestdeutschland durch die spätere Deportation von Juden aus Deutschland. Fast die gesamte jüdisch-deutsche Bevölkerung aus Baden, der bayerischen Pfalz und der Saarpfalz wurde im Oktober 1940 von Nationalsozialisten und deren französischen Kollaborateuren nach Gurs transportiert.
Für viele der Deportierten war Gurs nur Zwischenstation in die Konzentrationslager des Ostens. Ab März 1942 veranlasste der Leiter des Judenreferates der Gestapo und Bevollmächtigte Eichmanns in Frankreich, Theodor Dannecker, Transporte nach Auschwitz, Lublin-Majdanek, Sobibor und in andere Vernichtungslager, wo die meisten kurz nach ihrer Ankunft ermordet wurden. Der erste Transport verließ Gurs am 6. August 1942 und fuhr über Drancy bei Paris „mit unbekanntem Ziel“ Richtung Osten. Ab 1941 gab es auch gelegentliche Verlegungen von Gurs in andere französische Lager. So kamen im Frühjahr desselben Jahres kinderreiche Familien in die Lager Rivesaltes oder Récébédou, was der jüdischen Hilfsorganisation O.S.E. (Oeuvre de Secours aux Enfants) ermöglichte, aus diesen Lagern mehrere hundert Kinder zu retten
Über die Situation in Gurs, die katastrophalen hygienischen Zustände und die mangelhafte Verpflegung, liegen zahlreiche erschütternde Briefe und Augenzeugenberichte vor. Der Beauftragte einer Schweizer Hilfsorganisation, R. Olgiati, der am 16. Januar 1941 das Lager Gurs besuchte, fasste seine Eindrücke unmittelbar nach seinem Besuch in einem ausführlichen Bericht zusammen:
„Die niederen Holzbaracken sind von primitivster Bauart, mit undichten Wänden, durchlöchertem Boden. Ursprünglich hatten sie keine Fenster und auch jetzt besitzen nur wenige diesen Luxus, so dass die Insassen sich den ganzen Tag in völliger Dunkelheit befinden, nur abends werden während einiger Stunden die vorhandenen spärlichen elektrischen Lampen unter Strom gesetzt. Die wenigen Waschgelegenheiten befinden sich außerhalb der Baracken und sind sehr oft defekt, während der Kälte eingefroren. Die W.C. befinden sich ebenfalls außerhalb der Baracken und sind halb offene Verschläge mit Kübeln, wie sie auf Bauplätzen zu sehen sind. Das Allerschlimmste ist der Lehmboden, der durch die vielen Regenfälle dieser Gegend und durch das viele Begehen in ein Schlamm-meer verwandelt wurde, das vielfach ganz unpassierbar ist und das bewirkt, dass das Herausgehen aus den Baracken für die Alten und Schwachen zur Unmöglichkeit wird. Die aus dieser Tatsache folgenden gesundheitlichen und hygienischen Zustände sind unbeschreiblich."
Wer auf Lagerkost allein angewiesen war, ging in wenigen Monaten zugrunde. Die tägliche Nahrung enthielt nach ärztlicher Berechnung rund 800 Kalorien (wobei ein nicht arbeitender Erwachsener normalerweise über 2000 Kalorien benötigt) und bestand aus 300 Gramm Brot, 60 Gramm Fleisch (inkl. Knochen) und zweimal täglich dünne Suppe aus Mohrrüben mit spärlichen Nudeleinlagen. Unterernährung, Epidemien und außerordentliche Kälte forderten viele Opfer. Das Lager wurde im November 1943 von den Vichy-Behörden geschlossen; die verbliebenen Häftlinge wurden in das Camp de Nexon überstellt. 1944 wurde das Lager erneut geöffnet, um dort Regimegegner gefangen zu halten. Nach der Befreiung wurde das Lager zur Inhaftierung von Kollaborateuren und deutschen Kriegsgefangenen genutzt.
1946 wurde es geschlossen und anschließend abgebaut. Auf dem größten Teil des Geländes wurde ein Wald gepflanzt – die Erinnerung an dieses Lager, das ständig unter französischer Verwaltung gestanden hatte, sollte verdrängt werden. Im Jahr 1947 beschlossen ehemalige Internierte bei ihrer Rückkehr nach Gurs ihren Kameraden, die in fremder Erde begraben lagen, eine würdige Grabstätte zu geben. Auf Anregung des Karlsruher Oberbürgermeisters, Günther Klotz, sowie des Präsidenten des Oberrates der Israeliten Badens, Otto Nachmann, und seines Sohnes Werner, erfolgte daraufhin ein Hilferuf an die Körperschaften des Landes Baden. Vom Frühjahr 1961 bis zum Herbst 1962 wurde nach Entwürfen des Planungsamtes der Stadt Karlsruhe ein Friedhof errichtet für die 1270 jüdischen Bürger und Bürgerinnen aus Baden und der Pfalz, die hier begraben sind. Die Bundesländer Baden-Württemberg, Rheinland-Pfalz und das Saarland setzen sich für den Erhalt des Friedhofs ein.
Seit 1994 ist das Lagergelände eine nationale Gedenkstätte, welche die Erinnerung an die Geschichte des Lagers und an seine Insassen (Flüchtlinge, Widerstandskämpfer und deutsche Juden), an alle Misshandelten und Ermordeten wachhalten soll. Es wird vom Förderverein Amicale du camp de Gurs mit Sitz in Pau betreut. Das Gelände ist frei zugänglich.
Nachbau einer Holzbaracke
Reconstruction d'une baraque en bois
2 Außenspülen aus Zink pro Insel mit 8 Wasserhähnen (für 1.400 Personen), Latrinen waren draußen. 1.200 Meter lange unzureichende Entwässerungsgräben, die in Eile ausgehoben waren. Es gab viel Regen und somit überall Schlamm, in dem man steckenblieb. Es gab Parasiten (Läuse, Flöhe, Wanzen und Ratten) sowie Epidemien wie Ruhr in den Baracken.
2 éviers extérieurs en zinc par île avec 8 robinets (pour 1.400 personnes), les latrines étaient à l'extérieur. 1.200 mètres de tranchées de drainage insuffisantes, creusées à la hâte. Il y avait beaucoup de pluie et donc de la boue partout, dans laquelle on s'enlisait. Il y avait des parasites (poux, puces, punaises et rats) et des épidémies comme la dysenterie dans les baraques.
Die Schweizer Krankensschwester Elsbeth Kasser mit internierten Kindern und Helferinnen im Lager Gurs.
L'infirmière suisse Elsbeth Kasser avec des enfants internés et des aides dans le camp de Gurs.
Im Sommer 2024 macht die temporäre Skulptur "Restlicht", des Künstlers Werner Mally, Station auf dem Gelände der Gedenkstätte in Gurs. Das Objekt hat die Form eines Baldachins, also eine provisorische Unterkunft. In die Stahlplatte sind die Jahreszahlen 1938 bis 1945 eintätowiert, bedeutungsvolle Zahlen für die Juden in Europa.
En été 2024, la sculpture temporaire « Restlicht », de l'artiste Werner Mally, fera halte sur le site du mémorial de Gurs. L'objet a la forme d'un baldaquin, c'est-à-dire d'un abri provisoire. Les années 1938 à 1945 sont tatouées sur la plaque d'acier, des chiffres lourds de sens pour les Juifs d'Europe.
Nach dem Staatsstreich vom 17. und 18.07.1936 in Spanien übernahm General Franco die Macht, was zum dreijährigen Bürgerkrieg führte. Dieser Krieg verursachte ab 1936 bis 1939 mehrere Flüchtlingswellen - die Retirada - mit fast 500.000 Menschen, die unter schrecklichen Bedingungen die Grenze der Pyrenäen überquerten. Frankreich war nicht auf so viele Flüchtlinge vorbereitet :
Man improvisierte Lager an den Stränden von Argelès sur Mer, Saint Cyprien, Gurs usw.
Man zögerte zunächst zwischen Gurs und Ogeu les Bains, und entschloß sich schließlich für die "Lande" de Gurs : ein lehmiges und unangebautes Gebiet entlang der Nationalstraße der Gemeinden : Préchacq Josbaig, Dognen und Gurs.
Dieses Lager umfaßte 79 Hektar und war von 1939 bis 1945 das größte in Süd-Frankreich. Es konnte bis zu zu 22.000 Internierte beherbergen. Der Eingang befand sich an der Landstraße Hospital St. Blaise. Es besteht heute noch die 1,7 km lange zentrale "Interniertenstraße" mit ihren 27 für die zum Gedenken der Flüchtlinge errichteten Säulen.
Das Lager bestand aus :
Der Tiefbauingenieur des Straßenbauamts des Bezirks Oloron, Elysée Larribau, wurde vom Präfekten mit dem Bau des Lagers beauftragt. Er führte ihn in einer Rekordzeit von 42 Tagen zu Ende. Das heißt : 428 Baracken - jeweils 24 Meter lang, 6 Meter breit, 2,50 Meter hoch, mit 6 Fensteröffnungen ohne Scheiben auf jeder Seite (382 Baracken waren für die Flüchtlinge und 46 für die Verwaltung bestimmt).
Die Flüchtlinge verfügten jeweils über 2,4 m2. Dieser Raum wurde jedoch auf 70 cm beschränkt, wenn hier 60 Internierte in einer Baracke untergebracht werden mussten. Zunächst schliefen die Internierten auf dem Fußboden, Strohmatratzen wurden erst im Mai 1939 und Dezember 1940 geliefert. Es gab praktisch keine Heizung in den Baracken. Im Sommer war es dort zu warm und im Winter zu kalt. Eine Beleuchtung stand nur der Verwaltung zur Verfügung.
Die Hygiene war unzulänglich, denn es gab nur:
- 2 Außenspülen aus Zink pro Insel mit 8 Wasserhähnen (für 1.400 Personen),
- Latrinen waren draußen.
- 1.200 Meter lange unzureichende Entwässerungsgräben, die in Eile ausgehoben waren,
- Es gab viel Regen und somit überall Schlamm, in dem man steckenblieb.
- Es gab Parasiten (Läuse, Flöhe, Wanzen und Ratten)
- sowie Epidemien wie Ruhr in den Baracken.
Anzahl der Flüchtlinge (aus 52 Nationen) :
Bei der Befreiung waren eingesperrt:
Das Leben im Lager :
Sport, Alphabetisierungskurse, Kultur und Kunst (Skulpturen, Zeichnungen). Trotz der schwerwiegenden Verhältnisse gab es eine außergewöhnliche künstlerische Entwicklung im gesamten Lager für Musik, Theater, Kabarett, Poesie...
Viele Zeichnungen wurden von der Krankenschwester Elsbeth Kasser (dem Engel von Gurs) aufbewahrt. Internierte konnten Bücher aus ihrer umfangreichen deutschsprachigen Bibliothek ausleihen. Ihre Baracke hieß „L’Ace de Cœur“ (Herz Ass) und befand sich auf der Insel K.
Heute geben die Pianistin, Mélina Burlaud, und die Sängerin, Claire Beaudouin, Konzerte mit den in Gurs komponierten Partituren.
Verschiedene humanitäre Organisationen kamen den Internierten zu Hilfe :
CIMADE, das schweizerische Rote Kreuz, OSE, Quäker, und die Familien im Béarn, die Juden aufgenommen und vor der Deportation gerettet haben. Sie wurden als „Gerechte unter den Völkern“ geehrt.
Das Lager wurde im Dezember 1945 endgültig geschlossen :
Die verfallenen Baracken wurden verbrannt, die der Verwaltung versteigert. Danach legte man auf diesem Gebiet einen Wald an. Auf dem Deportiertenfriedhof befinden sich 1073 Gräber von Opfer der Nazis und Freiheits-Kämpfer aus Spanien. Erst in den Jahren 1962-1963 und durch die Aktion der Städte und des Jüdischen Konsistoriums Baden begann man mit der Restaurierung des Friedhofs, damit das Lager Gurs nicht in Vergessenheit gerät.
Der Verein der jüdischen Gemeinden der Basses-Pyrénées errichtete ein Denkmal für die Opfer.
Der zunächst gepflegte Friedhof wurde nach und nach vernachlässigt. Günther Klotz, Oberbürgermeister von Karlsruhe, veranlaßte jedoch 1957 die Restaurierung und Instandhaltung des Geländes. Diese Initiative wurde vom Konsistorium der Israeliten in Baden unterstützt und eine Spendenaktion ermöglichte den badischen Städten, Gemeinden und Landkreisen, die gesamten Kosten für die Sanierung des Friedhofs zu entrichten.
Im Jahr 1962 schlossen die badischen Städte einen 99-jährigen Pachtvertrag mit der Stadt Gurs zur Restaurierung und Instandhaltung des Friedhofs ab. Die Einweihung des renovierten Friedhofs fand am 26. März 1963 im Beisein der Gemeinde Gurs und des Konsistoriums der Israeliten von Baden statt.
Der Deportiertenfriedhof Gurs ist einer der Orte, der an die Verbrechen der Nazis erinnert. Seine Aufrechterhaltung ist eine Pflicht, die von Generation zu Generation weitergegeben wird.
1994 wurde das Nationale Memorial - Symbol der Deportation - gegründet : "Die Eisenbahnschiene der Verbundenheit". Es ist das Werk des israelischen Architekturkünstlers Dani Karavan. Die Internierten wurden damals in Lastwagen zum Bahnhof Oloron gebracht, dann ging es weiter per Eisenbahn in Richtung Auschwitz.
Im Jahr 2007 wurde das Empfangsgebäude mit Informationssäulen erstellt.
(zusammengestellt von Renate Savant-Aleina 09/2024)
Le camp d'internement de Gurs
Après le coup d'État des 17 et 18 juillet 1936 en Espagne, le général Franco a pris le pouvoir, ce qui a entraîné une guerre civile de trois ans. Cette guerre a provoqué plusieurs vagues de réfugiés - la Retirada - à partir de 1936 et jusqu'en 1939, avec près de 500.000 personnes qui ont franchi la frontière des Pyrénées dans des conditions terribles. La France n'était pas préparée à accueillir autant de réfugiés :
On improvisa des camps sur les plages d'Argelès sur Mer, Saint Cyprien, Gurs, etc.
On hésita d'abord entre Gurs et Ogeu les Bains, puis on se décida pour la « Lande » de Gurs : une zone argileuse et non cultivée le long de la route nationale des communes : Préchacq Josbaig, Dognen et Gurs.
Ce camp s'étendait sur 79 hectares et fut le plus grand du sud de la France de 1939 à 1945. Il pouvait accueillir jusqu'à 22.000 internés. L'entrée se trouvait sur la route de l'hôpital St Blaise. Il existe encore aujourd'hui une « rue des internés » centrale de 1,7 km de long avec ses 27 colonnes érigées à la mémoire des réfugiés.
Le camp se composait de :
L'ingénieur des ponts et chaussées de l'arrondissement d'Oloron, Elysée Larribau, fut chargé par le préfet de la construction du camp. Il l'a mené à bien en un temps record de 42 jours. Soit : 428 baraques - chacune de 24 mètres de long, 6 mètres de large, 2,50 mètres de haut, avec 6 ouvertures sans vitres de chaque côté (382 baraques étaient destinées aux réfugiés et 46 à l'administration)
Les réfugiés disposaient chacun de 2,4 m2 . Cet espace était toutefois limité à 70 cm lorsque 60 internés devaient être logés dans une baraque. Au début, les internés dormaient sur le sol, les matelas de paille n'ont été livrés qu'en mai 1939 et décembre 1940. Il n'y avait pratiquement pas de chauffage dans les baraques. Il y faisait trop chaud en été et trop froid en hiver. Seule l'administration disposait d'un éclairage.
L'hygiène était insuffisante, car il n'y avait que:
Nombre de réfugiés (de 52 nations) :
A la libération, ils étaient enfermés :
La vie dans le camp :
Sport, cours d'alphabétisation, culture et art (sculptures, dessins). Malgré la gravité des conditions, il y a eu un développement artistique exceptionnel dans tout le camp pour la musique, le théâtre, le cabaret, la poésie...
De nombreux dessins ont été conservés par l'infirmière Elsbeth Kasser (l'ange de Gurs). Les internés pouvaient emprunter des livres de sa vaste bibliothèque en langue allemande. Son baraquement s'appelait « L'As de Cœur » et se trouvait sur l'île K.
Aujourd'hui, la pianiste, Mélina Burlaud, et la chanteuse, Claire Beaudouin, donnent des concerts avec les partitions composées à Gurs.
Différentes organisations humanitaires sont venues en aide aux internés :
CIMADE, Croix-Rouge suisse, OSE, Quakers, et les familles béarnaises qui ont accueilli des Juifs et les ont sauvés de la déportation. Ils ont été honorés comme « Justes parmi les Nations ».
Le camp a été définitivement fermé en décembre 1945 :
Les baraques en ruine ont été brûlées, celles de l'administration vendues aux enchères. Une forêt a ensuite été plantée sur le site. Dans le cimetière des déportés se trouvent 1073 tombes de victimes des nazis et de combattants de la liberté espagnols. Ce n'est qu'en 1962-1963 et grâce à l'action des villes et du Consistoire juif de Bade que l'on a commencé à restaurer le cimetière afin que le camp de Gurs ne tombe pas dans l'oubli.
L'association des communautés juives des Basses-Pyrénées a érigé un monument à la mémoire des victimes
Le cimetière, d'abord bien entretenu, fut peu à peu laissé à l'abandon. Günther Klotz, maire de Karlsruhe, fit cependant restaurer et entretenir le site en 1957. Cette initiative fut soutenue par le Consistoire des Israélites de Bade et une campagne de dons permit aux villes, communes et districts de Bade de payer la totalité des frais de rénovation du cimetière.
En 1962, les villes badoises ont conclu un contrat de bail de 99 ans avec la ville de Gurs pour la restauration et l'entretien du cimetière. L'inauguration du cimetière rénové eut lieu le 26 mars 1963 en présence de la commune de Gurs et du Consistoire des Israélites de Bade.
Le cimetière des déportés de Gurs est l'un des lieux qui rappelle les crimes commis par les nazis. Son entretien est un devoir qui se transmet de génération en génération.En 1994, le Mémorial national - symbole de la déportation - a été créé : « Le rail de la solidarité ». Il est l'œuvre de l'artiste architectural israélien Dani Karavan. A l'époque, les internés étaient amenés en camion à la gare d'Oloron, puis continuaient en train en direction d'Auschwitz. En 2007, le bâtiment d'accueil a été construit avec des colonnes d'information.
(recueilli par Renate Savant-Aleina 09/2024)
"Gegen Mittag brachte man uns alle in einem Bus nach Freiburg. Natürlich haben einige Eichstetter Bürger des Geschehen gesehen oder aus den umliegenden Fenstern beobachtet. Es geschah ja am helllichten Tag“. So schildert es Wiltrude Hene, eine der insgesamt 41, aus Eichstetten in Richtung Gurs, Deportierten. Die heute 81-Jährige lebt in Los Angeles. Ihre Erinnerung an die letzten Tage als 13-jähriges Mädchen in Eichstetten trug Ursula Kügele vor, als rund dreißig Personen zur Einweihung des Mahnmals gekommen waren. Es steht vor dem ehemaligen jüdischen Schulhaus, der heutigen Bahlinger Straße 7.
Am Tag der Deportation war dieses Gebäude schon arisiert, wie auch der andere, privat verbliebene Besitz der letzten Eichstetter Juden. Denn wer von ihnen nicht rechtzeitig noch in den 30er Jahren Haus und Grund verkauft hatte und ins Ausland gezogen war, der war inzwischen Opfer der Enteignung geworden. Die 33 Juden, die am 22. Oktober 1940 mit einem Bus nach Freiburg verfrachtet wurden, waren schon einige Wochen zuvor im Anwesen Altweg 8 zusammengepfercht worden. Ihre vormaligen Wohnungen, fast alle im Unterdorf gelegen, hatten sie räumen müssen.
In Freiburg trafen die 33 Eichstetter auf sechs weitere, die zuvor schon nach Freiburg gezogen waren. Sie alle sowie zwei in einem jüdischen Altersheim in Gailingen lebenden Eichstetter, insgesamt also 41, wurden per Bahn nach Gurs deportiert. Weitere aus Eichstetten stammende Juden waren aus anderen Orten, wie Breisach, dorthin verschleppt worden. In Gurs, im Pyrenäenvorland, hatten die Nazis ein Sammellager für Juden aus Baden, der Pfalz und dem Saargebiet dem eingerichtet. Die Deportation in Baden fand zeitgleich in 137 Gemeinden und betraf damals rund 5400 Menschen.
Das jetzt eingeweihte Mahnmal ist ein Bildnis aus Bundsandstein in Form eines abgebrochenen Schwibbogens. Der Schwibbogen, die steinerne Einfassung der oben gerundeten Hoftore, ist für den Kaiserstuhl und insbesondere Eichstetten typisch. Die andere Hälfte des Schwibbogens ist als Eichstetter Beitrag Teil des zentralen Mahnmals für die aus Baden deportierten Juden, das am Sonntag in Neckarzimmern eingeweiht wurde. "Diese Mahnmale erinnern an einen dunklen Tag in der Geschichte Badens und Eichstettens" erklärte Bürgermeister Michael Bruder bei der Einweihungsfeier. Daran solle dieses Steinbildnis "von heute an und in der Zukunft erinnern". Dieses Erinnern geschehe auch aktiv, verwies Bruder auf die Entstehung des Mahnmals. Denn hergestellt wurde es in einem Projekt der Schule, unter Federführung von Lehrer Manfred Breisacher und Steinmetz Joachim Bihl. Vier Neuntklässler der Adolf Gänshirt-Schule haben mit eigener Hand diese Erinnerungsarbeit geleistet: Jonathan Brenn, Katharina Schmidle, Mohamed Yakzan und Sarah Sillmann. Zur Technik der Steinbearbeitung haben sie Erfahrungen über die Geschichte ihrer Heimat gesammelt. So kamen sie auch zur Gestaltung des Mahnmals. Der Schwibbogen trägt die Aufschrift "Eichstetten“, auf dem Basisstein steht Gurs. Auf der Vorderseite des Sockels ist ein Davidstern eingemeißelt, mit dem Symbol eines weinenden Auges in seiner Mitte. Auf der Innenseite des Bogens ist eine metallene Mesusa eingelassen, ähnlich wie an Türpfosten von frommen Juden. Sie beinhaltet ein Pergament mit dem Spruch "Höre Israel“, dem Anfang des jüdischen Glaubensbekenntnisses. Zur Einweihung wurde das jüdische Totengebet Kaddisch auf Deutsch vorgetragen; danach beschloss der evangelische Pfarrer Martin Hassler mit dem Segen und dem Vaterunser die Feier. Er hatte zusammen mit drei der Schüler, Lehrer Breisacher und Steinmetz Bihl auch an der Einweihungsfeier des zentralen Mahnmals in Neckarzimmern teilgenommen.
Die Deportierten:
Folgende 33 jüdischen Bürger Eichstettens wurden am 22. Oktober 1940 in Richtung Gurs verschleppt: Auguste, Bernhard, Gustav, Hermann, (Maier) Max, Mathilde, Sophie und Rachel Bloch; Sophie Epstein, Karl und Rosa Hauser; Flora, Harry* und Wiltrude* Hene; Alfred* und Auguste Hofeler, Regine Kleefeld*, Berta, Betty und Sarah Klein; Hermine und Leopold Mirwis, Karolina Seelig, Betty, Isaak, Leopoldina, (Viehhändler) Moritz, (Metzger) Moritz, Paula, Rina, Rosa, Samuel und Thekla Weil; sowie aus dem Altersheim in Gailingen Isaak Hofeler und Sophie Weil. Nur die mit Stern* gekennzeichneten überlebten die Judenverfolgung. Aus Freiburg wurden deportiert die Eichstetter Babette, Irma und Max Dreifuss sowie Armin, Lilly und Siegfried Sommer, die alle von Gurs nach Uruguay auswandern konnten.
Manfred Frietsch , 24.10.2008, www.badische-zeitung.de
2015 anlässlich der Feier des 50jährigen Bestehens der Freundschaft zwischen Rheinstetten und Navarrenx besucht die deutsch-französische Gruppe das zentrale Mahnmal für die aus Baden deportieren Juden, in Neckarzimmern.
En 2015, à l'occasion de la célébration du 50ème anniversaire de l'amitié entre Rheinstetten et Navarrenx, le groupe franco-allemand visite le mémorial central pour les Juifs déportés du Pays de Bade, à Neckarzimmern.
« Vers midi, nous avons tous été emmenés en bus à Fribourg. Bien sûr, certains citoyens d'Eichstetter ont vu la scène ou l'ont observée depuis les fenêtres environnantes. Cela s'est passé en plein jour ». C'est ainsi que Wiltrude Hene, l'une des 41 déportées d'Eichstetten en direction de Gurs, décrit la situation. Aujourd'hui âgée de 81 ans, elle vit à Los Angeles. Ursula Kügele a évoqué ses derniers jours de jeune fille de 13 ans à Eichstetten devant une trentaine de personnes venues inaugurer le mémorial. Il se trouve devant l'ancienne école juive, aujourd'hui Bahlinger Straße 7.
Le jour de la déportation, ce bâtiment avait déjà été aryanisé, tout comme les autres biens privés restants des derniers juifs d'Eichstetten. En effet, ceux d'entre eux qui n'avaient pas vendu leur maison et leur terrain à temps dans les années 30 et qui n'avaient pas déménagé à l'étranger avaient entre-temps été victimes d'expropriation. Les 33 Juifs qui furent emmenés en bus à Fribourg le 22 octobre 1940 avaient déjà été entassés quelques semaines auparavant dans la propriété Altweg 8. Ils avaient dû quitter leurs anciens appartements, presque tous situés dans le bas du village.
À Fribourg, les 33 habitants d'Eichstetten rencontrèrent six autres personnes qui s'étaient déjà installées à Fribourg auparavant. Tous, ainsi que deux habitants d'Eichstetten vivant dans une maison de retraite juive à Gailingen, soit 41 au total, furent déportés en train vers Gurs. D'autres juifs originaires d'Eichstetten y avaient été déportés depuis d'autres lieux, comme Breisach. À Gurs, dans les contreforts des Pyrénées, les nazis avaient installé un camp de rassemblement pour les Juifs du Pays de Bade, du Palatinat et de la Sarre. La déportation dans le Pays de Bade a eu lieu simultanément dans 137 communes et a concerné à l'époque environ 5400 personnes.
Le mémorial qui vient d'être inauguré est une effigie en grès fédéral en forme d'arc de cygne brisé. Le Schwibbogen, l'encadrement en pierre des portes de ferme arrondies en haut, est typique du Kaiserstuhl et en particulier d'Eichstetten. L'autre moitié de l'arc de cygne fait partie, en tant que contribution d'Eichstetter, du mémorial central pour les Juifs déportés du Pays de Bade , qui a été inauguré dimanche à Neckarzimmern. « Ces monuments commémoratifs rappellent un jour sombre de l'histoire de Baden et d'Eichstetten », a expliqué le maire Michael Bruder lors de la cérémonie d'inauguration. C'est ce que cette statue de pierre doit rappeler « dès aujourd'hui et à l'avenir ». Ce souvenir est également actif, a souligné Bruder en évoquant la création du mémorial. En effet, il a été réalisé dans le cadre d'un projet de l'école, sous la direction de l'enseignant Manfred Breisacher et du tailleur de pierre Joachim Bihl. Quatre élèves de neuvième année de l'école Adolf Gänshirt ont réalisé ce travail de mémoire de leurs propres mains : Jonathan Brenn, Katharina Schmidle, Mohamed Yakzan et Sarah Sillmann. Pour la technique du travail de la pierre, ils ont accumulé des expériences sur l'histoire de leur pays. C'est ainsi qu'ils sont arrivés à la conception du mémorial. L'arche porte l'inscription « Eichstetten », sur la pierre de base est inscrit Gurs. Sur la face avant du socle est sculptée une étoile de David, avec le symbole d'un œil qui pleure en son centre. Sur la face intérieure de l'arche est encastrée une mezouza métallique, semblable aux montants de porte des juifs pieux. Elle contient un parchemin avec la phrase « Écoute Israël », le début de la profession de foi juive. Lors de l'inauguration, la prière juive des morts, le Kaddish, a été récitée en allemand ; ensuite, le pasteur protestant Martin Hassler a conclu la cérémonie par la bénédiction et le Notre Père. Il avait également participé, avec trois des élèves, l'enseignant Breisacher et le tailleur de pierre Bihl, à la cérémonie d'inauguration du mémorial central de Neckarzimmern.
Les déportés :
Les 33 citoyens juifs suivants d'Eichstetten ont été déportés le 22. octobre 1940 en direction de Gurs : Auguste, Bernhard, Gustav, Hermann, (Maier) Max, Mathilde, Sophie et Rachel Bloch ; Sophie Epstein, Karl et Rosa Hauser ; Flora, Harry* et Wiltrude* Hene ; Alfred* et Auguste Hofeler, Regine Kleefeld*, Berta, Betty et Sarah Klein ; Hermine et Leopold Mirwis, Karolina Seelig, Betty, Isaak, Leopoldina, (marchand de bétail) Moritz, (boucher) Moritz, Paula, Rina, Rosa, Samuel et Thekla Weil ; ainsi que de la maison de retraite de Gailingen Isaak Hofeler et Sophie Weil. Seuls ceux marqués d'un astérisque* ont survécu à la persécution des Juifs. De Fribourg furent déportés les Eichstetter Babette, Irma et Max Dreifuss ainsi que Armin, Lilly et Siegfried Sommer, qui ont tous pu émigrer de Gurs vers l'Uruguay.
Manfred Frietsch , 24.10.2008, www.badische-zeitung.de
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